vendredi 5 novembre 2010

Michoacán épisode 3 : Pérégrination en terre indigène

Ne vous y trompez pas, j’ai bien trois semaines de retard sur mon blog, il arrive un moment tout va beaucoup trop vite et ou je n’arrive plus à suivre. Aussi, m’en voyez-vous désolé si je me consacre uniquement à mes expéditions et non à mon « rapport d’étonnement » des coutumes mexicaines qui m’avait été cher au départ. J’espère toutefois que vous vous retrouverez dans cette ultime pérégrination de mon premier week-end passé dans l’Etat du Michoacán (oui entre temps il y en a eu un autre je suis vraiment à la bourre). Aussi ne vous méprisez pas sur le terme indigène que j’utilise, il ne me vient pas d’une vision coloniale de la chose mais il m’apparaît simplement plus familier que le mot « amérindien » davantage utilisé sur le continent européen étant donné que je l’ai traduis de indígena par barbarisme.

En rentrant donc le samedi soir du festival du cinéma dans notre repaire hippy, Gisel, colocataire de Jésus, nous propose une excursion à un festival de danse indigène dans le fin fond de la région à deux heures de Morelia (rassurez-vous pour les mexicains qui ont un pays quatre fois plus grand que la France c’est rien du tout) pour le lendemain et ceci jusqu’au lundi. Malgré mes deux cours du lundi et une exposition que je dois présenter le mardi, je décide de me joindre au groupe, après tout, autant voir la vie comme une succession d’opportunités à saisir.

Nous voilà donc partis le dimanche après-midi après avoir préalablement regarder la projection de ¡Viva Zapata ! Direction Zacán. Pour y aller, on s’enfonce dans les routes obscures et sinueuses au milieu des montagnes et des volcans éteints. Une fois sur place, le choc culturel est saisissant : les vêtements colorés ont chacun une signification différente, le castillan a laissé sa place au Purepecha, langue parlée par les communautés indigènes du même nom.

De curieuses coutumes persistent dans cette zone reculée. Parmi elles, le « vol des fiancées ». Rien à voir avec le narcotrafic je vous rassure : Chaque dimanche se présente sur la place du village deux petits groupes de jeunes face à face, un de garçons et un autre de filles, tous d’environ entre 15 et 18 ans. Les garçons, fleur à la main, traversent la place pour l’offrir à la jeune demoiselle de leur choix. Si cette dernière accepte, ils deviennent officiellement novios tout en restant dans une relation très pudique. Seulement qui sait, il est bien possible que lors d’une belle nuit éclairée par la lune, le jeune homme décide de dérober sa compagne à la famille de cette dernière pour l’emmener dans son chez lui (notez qu’à cet âge le chez-soi en question n’est autre que la maison des parents).

Vous l’aurez donc compris, dépaysement total et expérience marquante au pays des couleurs. Je rentre finalement le lundi soir chez moi à 23h pour terminer mon exposition à 4h du matin, fatigué mais heureux.

Danse indigène du Michoacán



Marché artisanal

La vierge entourée de fleurs et l'église peinte sur bois (ci-dessous) montrent le métissage des cultures Purepecha et Espagnol


L'artisanat local

Maison traditionnelle

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