mardi 26 octobre 2010

Michoacan épisode 2 : Couleurs de Morelia

La cathédrale de Morelia

Représenté ici dans cette fresque murale, Morelos, général durant la guerre d'indépendance, qui donnera son nom à la ville dénommée autrefois Valladolid


L'Etat du Michoacan est très connu pour la célébration de la fête des morts




Morelia, une terre de légende

La cathédrale de nuit



Michoacán épisode 1 : Jésus fait du vélo tout nu

Arrivés à Morelia le vendredi soir avec Martín, bon camarade argentin de la fac, le prétexte de notre visite dans cette ville coloniale de l’Etat du Michoacán se concentre sur le Festival International de Cinéma. Pour notre hébergement, couchsurfing s’impose comme une évidence suite à l’expérience extrêmement positive que j’ai vécue à mon arrivée à Guada et c’est Jésus (prononciez Réssousse) qui nous accueille.

Contrairement à ce qu’on pourrait croire à entendre ce prénom à consonance un peu arriérée, nous nous retrouvons dans un repaire de néo-hippies : Avec ces quatre colocataires et quelques bons camarades, Jésus a participé l’année passée à une manifestation cycliste tout nu dans le but de promouvoir la pratique de la bicyclette en ville.

La nuit venue, tous ces bons vieux compagnons avec pour compagnie quelques amis, accoudés à la table de la salle à manger se mettent à refaire le monde avec pour débat la fiction est-elle plus forte que la réalité ou l’inverse ? On y évoque les manifs de soutien à Obrador en 2006/2007, les projets pour la prochaine conférence internationale du climat à Cancún. Certains se prennent à conter leurs (més)aventures : Du désert aux soirées, les propos sont tellement farfelus qu’on se permet de douter de leur véracité, néanmoins l’anecdote, tellement bien narrée pardonne le conteur. Après tout, tout réside dans la forme.
La pièce regorge de personnes qui seraient dignes des personnages de romans les plus excentriques. Prenez ce petit homme aux cheveux longs, isolé dans son coin et grattant frénétiquement son carnet. A peine vous vous approchez de lui pour voir ce qu’il dessine qu’il se met à sursauter, complètement surpris que quelqu’un ait éclaté la bulle dans laquelle il s’était enfermé avant d’émettre un rire aigu secouant le haut de son corps, comme agité par un hoquet continu.

En fond sonore, La Mano Negra, Manu Chao, un peu de reggae, pas mal de blues et quelques chansons révolutionnaires chantées par Ska-P. Une personne se prend à battre le tempo sur la table, bientôt suivi par un autre compagnon qui frappe le rythme. Finalement, on décide de délaisser les chansons pour les instruments de musique : Saxophones, flûtes et percussions en tout genre sont de sorties pour jouer tout au long de la nuit.
¡Bienvenido a Morelia!

quelques photos de la marche cycliste nudiste

Le principe étant de se dévêtir pour que le cycliste soit enfin vu des autres usagers de la route, le tout en gardant l'idée initiale des hippies de s'affranchir de la mode vestimentaire






Tunatiuh, un conteur aguerri





jeudi 21 octobre 2010

Tequila

Petite visite à Tequila le temps d’un dimanche, comme son nom l’indique, ville de la célèbre boisson mexicaine. On y visite quelques fabriques, découvre le procédé de fabrication avec bien sûr une petite dégustation.

La légende aztèque raconte que la foudre se serait abattue sur un agave bleu, le brûlant et faisant s’écouler un liquide parfumé. Les aztèques, le prenant comme un don de Dieu, s’empressèrent de le boire.

Pour les intéressés voici un petit récapitulatif des types de Tequila, mais ne pensez pas trouver les meilleures dans les grandes surfaces. 
Dans la qualité du type 1, autrement dit el tequila blanco la boisson est de basse qualité, au goût plus dur et qui n’a pas vieilli dans son fut. 
Vient ensuite el tequila joven (récemment mis en bouteille), c’est le cas de notre San José qu’on trouve en France : au nom déjà plus que douteux et marque inconnue au Mexique, elle n’est rien d’autre qu’une tequila du type blanco mélangé avec d’autres tequila plus mûres avec quelques arômes et colorants en plus, c’est la plus courante à l’exportation. 
Vient ensuite el tequila reposado, qui est du même type que la précédente à l’exception qu’il a reposé au moins deux mois dans sa barrique en bois. 
Pour produire el tequila añejo, la tequila doit rester au moins un an dans une barrique de moins de 600L, le tout étant cellé par un officier gouvernemental (attention ça devient sérieux). 
Enfin le must : El tequila extra añejo, qui aura vieilli au moins trois années dans sa barrique moisi dans les mêmes conditions que el tequila añejo.

Bref, pour faire court, la tequila c’est comme la gnôle de pomme de mes grands-parents de Saint-Pierre de Plesguen, plus ça a un goût de bois moisi, plus c’est bon, plus ça vaut cher. Mais bon entre nous, j’ai du mal à voir quel est l’intérêt d’avoir une bonne tequila si de toute manière elle si forte que vous devez vous y reprendre à trois fois pour finir votre shooter de 3cm. Paraitrait-il que la guelle de bois serait « moins forte » et plus « saine ». Cela reste à voir…



Musée de la Tequila


Une vache au milieu des champs d'agave
Le coeur de l'agave prêt à passer au four pour distillation

jeudi 14 octobre 2010

Quand on se prend à traverser le Golfe du Mexique...



A écouter durant votre lecture :

Vendredi soir, une forte odeur de cigare embaume le bar. Sur les murs tapissés de graffitis et de photos ornent portraits du Che, autres photos et inscriptions en tout en genre. Parmi elles, Libertad, música y apparaissent à plusieurs reprises. En guise de voyage ce soir, vous l’aurez compris: Cuba.

Tous les trois dans leur costume de chemise à fleurs noires et blanches et vêtu d’un pantalon noir, contrebassiste et guitariste frottent énergiquement leurs instruments tandis que leur troisième compère s’attelle à faire chanter ses maracas. Le tout accompagné de cette voix cubaine si particulière : Entre cri et chant dont l’auteur semble maîtriser chaque échappement de voix si claire aux niveaux des tonalités et si incompréhensible quant à ses paroles.

Le public, enjoué par le rhum des mojitos se prend au jeu de la salsa et bientôt c’est toute la tablée qui se met à chanter sous ce rythme tropical. Ces chansons de Celia Cruz, de Buena Vista Social Club nous transportent de l’autre côté du Golfe, soufflant ce vent d’espoir qui fût si fort dans les années 60.

Cette enthousiasme sera rapidement calmé par une addition amèrement capitaliste, il faut se rendre à l’évidence, Cuba ne restera qu’un rêve gâché…