
Les mexicains ont cette faculté à rajouter des petits détails un peu partout dans leur phrase sans qu’on s’en aperçoive réellement. Tout d’abord, le bien utilisé à tort et à travers un peu partout qu’on pourrait aisément remplacer par un muy : está bien lejos, es bien simpático ese wey (ne vous en faites pas je reviendrai sur le wey un peu plus tard).
A un certain moment, je me suis également aperçu que j’avais cette (fâcheuse) tendance à insérer un como dans chacune de mes phrases. Intrigué j’ai donc activement cherché le coupable qui influait sur ma façon de parler pour finalement me rendre compte que tout le monde l’utilisait…
Enfin, dernier détail, plus voyant celui-ci : le rajout quasi-systématique à chaque nom commun du préfixe –ito(a). Tenez, aujourd’hui encore je me suis fait surprendre par un invité qui m’a demandé un vasito de aguita ! Mais mon préféré reste tout de même le ahorita. En espagnol, ahora signifie maintenant. Mais ici, il prend une tournure totalement ambigüe et reflète on ne peut mieux la mentalité mexicaine du toujours en retard ou plus exactement du « on a toujours le temps ». Ainsi, ahorita signifie à la fois maintenant, tout de suite, tout à l’heure, dans 2/3 heures, peut-être demain voir dans deux jours, tout dépend de la personne et du contexte.
Pour ce qui est du vocabulaire, vous pouvez trouvez des mots qui peuvent tout et rien dire à la fois. Concentrons-nous sur trois mots.
Premièrement la onda, littéralement l’onde, est l’un des premiers mots qu’on vous adresse quand vous arrivez ¿Qué onda ? A ce moment précis, le système immunitaire de défense verbale dont vous êtes doté vous incitera à répondre Buena onda ¿y tú ? Pas de bol camarade, tu tombes à coté de la plaque. Cette question n’attend aucune réponse, il suffit d’y répondre par la même altercation. En revanche la buena onda, c’est histoire de dire s’il quelqu’un ou quelque chose te « tombe bien » (caerse bien en espagnol), si c’est cool quoi, à l’inverse de la mala onda. Après on peut trouver quelques petites expressions du genre Me saco de onda (je me déconcentre) mais bon pour le coup mieux vaut utiliser Se me van las cabras, plus drôle (littéralement J’ai les chèvres qui s’en vont).
Deuxio, je passe dans le langage un peu plus familier el pedo, littéralement le pet, incontournable. N’allez pas croire que lorsque quelqu’un vous adresse un Qué pedo il salue la performance expéditive de votre anus, mais il vous demande ce qu’il se passe, quel est le problème. De même le No hay pedo signifie qu’il n’y a pas de problèmes. Pour faire simple, traduisez par blème.
Enfin, maître du Mexique et impliquant une grande maîtrise, le verbe chingar. Inutile de me demander d’où il vient, je n’en ai pas la moindre idée. Un conseil, évitez de le répéter sans savoir dans quel contexte l’employer. Entre hay un chingón de gente (Il y a plein de monde), ¡hey chingón ! (hey mec !) chinga tu madre (je vous fais pas la traduction), a la chingada (qu’il aille de se faire foutre) … vous comprendrez que la confusion est facile.
Enfin, si jamais vous voulez interpellez quelqu’un dans la rue, selon la personne vous devrez employer un vocabulaire spécifique, dans la majorité des cas mieux vaut tutoyer la personne sauf si elle est vraiment beaucoup plus âgée que vous. Si vous êtes un peu âgé, et que vous vous adressez à un jeune, dites-lui joven ou chavo(a) (très utilisé au Mexique). Le passe partout, c’est le amigo, ca marche quasiment partout, le chauffeur de taxi, le passant, le serveur… Préférez toutefois primo (cousin) pour le vendeur de tacos. Enfin entre amis, on peut utilisé le wey (prononciez güey) mais là aussi attention, le wey ne peut pas être utilisé à toutes les sauces il ne connaît pas encore totalement l’égalité homme/femme gare aux ¡No me weyes !
Pour terminer voici un petit recueil de vocabulaire. Voilà pour toi l’ami, désolé pour la longueur mais j’espère que tu trouveras l’article bien chingón.
¡Andale! Exact ou vas-y donc
¿A poco ? Ah bon ?
Antro: boîte
Bronca : Problème,synonyme de pedo, je ne sais pas si c’est la raison, mais je me demande si le verlan ne s’exporte pas
La cruda : la guelle de bois
Chafa : Faux, mal fait
Chaparro : un petit (pour une personne). Dites chaparrito
Chavo(a) : Le gars
Chela : Une cervoise, bière
Chido : Cool
Chingadera : Saloperie, cochonerie
Fresa : Snob, Bourgeois
Gringo : L'américain par excellence, il parle anglais et se croit chez lui
Güero : Personne aux cheveux et aux yeux clairs, terme affectif pour parler d’un étranger beaucoup moins péjoratif que le gringo
¡No manches ! Arrête ton char
¡No mames ! Version plus vulgaire que le ¡No manches !
Naco : Le beauf par excellence
Padre : littéralement le père mais aussi utilisé pour dire cool, sympa. A l’inverse de madre qui a plutôt une connotation péjorative du genre ¡Me vale madre ! (rien à foutre) ¡A la madre ! (quelle merde)
una Peda : Une cuite
Pinche : foutu
Sabe : Contraction de quien sabe, (qui sait ?)
ah un peu de distraction, histoire de me sortir des révisions est tjs la bienvenue ! (en effet, me dire que je suis stressée me rappelle la grh et entendre parler en allumant la télé de loi de finances me fait de suite penser au droit fiscal... un régal ! )
RépondreSupprimerTu mets fin au suspense des statuts d'ophélie, maintenant les "pinche" et autres expressions mexicaines n'ont plus de secret pour nous !
cuidate amigo
Yeah de la grammaire et du voc !!!
RépondreSupprimerExactement ce qui me fallait pour l'espagnol des affaires. Je sens bien que le ¡No me weyes !
va pas tarder à me tomber dessus...
Orale :
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